Leslie Taillandier, secrétaire au sein de l’Equipag a eu la chance d’interviewer Marine, ancienne étudiante de l’IPAG qui se prépare à participer à la course Mini-Transat qui relie la France à la Guadeloupe. C’est une course transatlantique en solitaire et sans assistance, organisée tous les deux ans depuis 1977.
Le parcours de Marine
Marine a préparé un master finance et a effectué sa dernière année à l’IPAG en alternance chez Alstom en contrôle de gestion dans la R&D. A la fin de son master elle part aux USA pendant 1 an et demi dans le cadre d’un VIE pour le compte de la même entreprise. Elle revient ensuite à Paris pour y travailler au sein du pôle contrôle de gestion et développement d’outils financiers. Cette période fut pour elle très intéressante car diversifiée et formatrice.
Elle a ensuite quitté Alstom et travaille depuis 1 an et demi chez EY en conseil en Système d’Information (SAP Finance).
Trouver l’équilibre entre la passion et le travail
Durant sa préparation à la Mini transat, Marine va continuer à travailler par petites périodes, certains mois étant consacrés au travail et certains à la course, tout l’art consistant à alterner harmonieusement passion et vie professionnelle.

L’origine de sa passion
Née dans une famille qui pratique la voile, elle a commencé jeune à suivre des stages de voile, pas intensifs mais assez réguliers. Après avoir arrêté la voile pendant son adolescence elle retrouve sa passion à la fin de l’IPAG. Elle participe à plusieurs régates en famille, 2-3 fois par an sur 10 ans qu’elle combine avec de la navigation entre amis, soit en courses soit en croisière.
L’année passée elle fait plusieurs régates avec un intérêt grandissant pour ce sport. Elle découvre la course Mini-Transat sur les réseaux, ce qui l’incite à y participer. Elle élabore les différentes étapes de ce gros projet qui exige un investissement tant financier que personnel.
Qu’est-ce que la course Mini transat ?
La course Mini-Transat une traversée de l’Atlantique en solitaire qui se prépare sur deux ans. La course qui dure 25 jours part en octobre 2021 de la métropole vers la Guadeloupe avec une escale aux Canaries au bout de 10 jours. C’est une course en solitaire, sans assistance et sans communication avec la terre, chaque participant devant rendre son téléphone aux organisateurs en début de course.
Une autre spécificité de cette course est que tous les bateaux font seulement 6 mètres 50 de long et s’appellent des « mini », d’où le nom de la course.

Comment trouver un bateau ?
Pour trouver un bateau en compétition, il faut s’y prendre au moins deux ans à l’avance. Marine s’est rendue à la Rochelle, un peu sur un coup de tête par manque de temps et a visité 6 bateaux différents pour trouver son bonheur, avec des interlocuteurs qui l’ont directement conseillée. Son bateau fait 6m50 de long, l’intérieur est en plastique, sans toilettes, obligeant à sacrifier son confort le temps de la course. Il faut compter un budget de 30 000 à 100 000 euros pour acheter un mini en fonction de la performance et l’âge du bateau. (Ne comprends pas les frais d’entretien)
Quand elle l’a acheté en septembre 2019, elle a senti que l’aventure commençait vraiment.
Quel est le rythme d’entrainement ?
Les entrainements se déroulent en alternance avec les régates, pratiquement tous les weekends, ce qui impose un rythme intense avec son travail actuel.
Est-ce stressant de partir en mer toute seule ?
Marine nous l’explique, en effet, c’est stressant mais on apprend à gérer. D’abord, elle s’entraine en double sur un bateau puis seule. Il faut apprendre à tout gérer, à dormir par tranche de 20mins, grâce à des formations sommeil pour réussir à tenir ce nouveau rythme. Pour Marine c’est l’aventure qui lui fait envie.
Penses-tu qu’il est possible de faire cette traversé de l’Atlantique avec un niveau débutant ?
Selon Marine, il faut un certain niveau pour participer à la course et accomplir des « miles » en mer. Le programme de qualification pour la Mini-Transat dure deux ans pendant lesquels le skipper doit accomplir 1500 milles marins en course (2800km) mais aussi 1000 milles hors course (1900km), ce qui permet de gagner de l’expérience pour être prêt le jour du départ.
Il faut donc avoir beaucoup navigué et très bien connaitre son bateau pour être capable de gérer les aléas. On dit souvent que sur une transat on a au moins un problème par jour.
Voudrais-tu en faire ton métier ?
Elle ne veut pas en faire son métier pour l’instant, travailler dans le conseil lui correspond mais elle ne prévoit pas l’avenir et laisse ouvert les champs des possibles.
